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L’aéroport de Pierrefonds : le bichique qui ne peut pas se payer du rhum ?

Quand l'aéroport de Pierrefonds se prend les pieds dans le tarmac : un vol mouvementé vers la ruine !

aéroport Pierrefonds

C’est un fait, l’aéroport de Pierrefonds a toujours eu du mal à joindre les deux bouts (source : Zinfos974). Depuis son ouverture, il nage dans les eaux troubles de la déficience financière. Sans les subventions régulières des collectivités, il aurait déjà plongé dans les abysses. Et la crise du COVID n’a fait qu’aggraver sa situation déjà précaire. Récemment, les employés ont failli faire la grève, menaçant de se mettre en mode « vol plané » suite aux rumeurs selon lesquelles leurs salaires risquaient de rester en apesanteur. Le directeur, Didier Prugnières, épuisé par la gestion des problèmes de trésorerie et les agissements de l’entourage du président André Thien-Ah-Koon, aurait préféré prendre un billet pour le congé maladie plutôt que de continuer à faire face à ce décollage mouvementé.

Un joyeux bazar

Maintenant, imaginez la scène : le syndicat mixte se retrouve sans directeur au moment le plus critique. C’est comme si le pilote avait décidé de s’éjecter en plein vol, laissant les passagers livrés à eux-mêmes. Bref, c’est un joyeux bazar dans le ciel aéroportuaire de Pierrefonds.

Les employés, conscients de leur avenir incertain, ont menacé de faire grève. Ils se sont ravisés après avoir reçu la promesse que la CASUD (Communauté d’Agglomération du Sud) verserait la coquette somme de 300 000 € pour les soutenir. Cependant, à ce jour, cet argent se fait attendre comme le passage d’un avion en retard. L’impatience monte, et avec elle, la tension.

Il faut dire que les finances de cette structure sont dans un état plus que critique. La crise du COVID n’est qu’une partie du problème. L’aéroport a toujours été dans le rouge, ou plutôt dans le bichique, depuis ses débuts.

On en vient donc à la conclusion évidente : l’aéroport de Pierrefonds ne survit que grâce aux subventions généreusement octroyées par les collectivités. En 2023, ce sont plus de 1,6 million d’euros qui ont été alloués au fonctionnement de cette machine volante en détresse. La CIVIS a sorti 700 000 € de son tiroir, la CASUD a apporté 375 000 €, la Région et le Département ont chacun ajouté 240 000 €, tandis que la commune de Saint-Leu a participé avec ses modestes 54 000 €.

La lenteur des collectivités

Cependant, le problème réside dans le fait que ces collectivités ont tendance à payer avec la lenteur d’un escargot asthmatique. Par exemple, en 2021, elles s’étaient engagées à verser une avance de trésorerie de 375 000 € chacune. Tout le monde a fait sa part, sauf… la CASUD, dont le président n’est autre qu’André Thien Ah Koon, également président du syndicat mixte. Ironique, n’est-ce pas ?

De l’autre côté, tout le monde a payé sa contribution exceptionnelle au budget 2021, à l’exception de la CIVIS, qui s’est emmêlé les pinceaux dans ses comptes. Mais soyons justes, la communauté d’agglomération présidée par Michel Fontaine a montré un peu plus d’application, versant fièrement un acompte de 350 000 € sur les 700 000 € qu’elle doit pour l’ensemble de sa participation en 2023.

Cerise sur le gâteau (au rhum) : la commune de Saint-Leu traîne encore les pieds pour payer les 54 251 € qu’elle doit pour sa participation en 2022. On peut dire qu’ils ont la notion du temps à leur manière, à Saint-Leu.

En ce qui concerne les investissements, la situation est encore plus désastreuse. La CIVIS et le Département sont redevables respectivement de 82 754 € et 28 602 € pour des travaux d’aviation générale. Et que dire des travaux réalisés pour accueillir le Dash-8 sur le pélicandrome ? La CIVIS et la CASUD doivent chacun leur part de 100 000 €, tandis que le Département en doit 490 000 €, et la Région a gracieusement réglé une partie de ses 185 000 €.

Tout cela pour dire que les employés de l’aéroport en ont assez de vivre dans l’incertitude chaque mois, se demandant s’ils toucheront leur salaire à temps. Il est peut-être temps que nos chers élus prennent leurs responsabilités et reconnaissent que cet aéroport n’est rien d’autre qu’un gouffre financier.

Et pourtant, on l’aime bien notre aéroport. Il est pratique pour toutes les bichiques vivant dans le Sud et on aimerait bien qu’il se développe en s’ouvrant à d’autres destinations. Et si en plus on pouvait avoir des billets d’avion moins chers, ce serait le paradis…

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