Les députés réunionnais sont en feu ! Et non, je ne parle pas de leur passion pour le rhum bichique, mais bien de leur proposition de loi visant à faciliter le retour des fonctionnaires ultramarins sur leur territoire.
11% de Réunionnais dans les administrations
Il faut dire qu’il y a un véritable enjeu derrière cette proposition, car selon un rapport de l’Insee, seuls 11% de Réunionnais occupent des postes à responsabilité dans les administrations, contre 45% d’héxagonaux. C’est comme si les ultramarins étaient condamnés à rester dans l’ombre, tandis que les héxagonaux brillaient de mille feux dans la fonction publique.
Mais qu’est-ce que cette proposition de loi propose exactement ? Et bien, l’idée est de mettre en place un observatoire des emplois locaux en outre-mer, pour faciliter le retour sur leur territoire des natifs ultramarins. Les offres d’emplois seraient alors adressées en priorité aux agents pouvant justifier de liens avec le territoire. Et oui, fini les mutations dans un seul sens, on encourage le retour des ultramarins sur leur terre natale.
Centres d’Intérêts Matériels et Moraux
Pour faciliter ce retour, les CIMM (centres d’intérêts matériels et moraux) seraient intégrés au code général de la fonction publique. Et si vous vous demandez ce que c’est que ces fameux CIMM, il s’agit de critères tels que le lieu de résidence du fonctionnaire avant son entrée dans l’administration, la maîtrise du créole, la connaissance historique, économique et sociale du territoire, l’existence de biens fonciers… Autant de critères qui favoriseraient les ultramarins au moment de leur retour sur leur territoire d’origine.
Et pour ceux qui seraient tentés de tricher en se faisant passer pour des ultramarins, attention! Le texte prévoit des sanctions pécuniaires pour les administrations qui ne respecteraient pas les règles.
Trouver un emploi qualifié à la Réunion
Mais même si cette proposition de loi a peu de chances d’être adoptée, elle a le mérite de mettre en lumière une difficulté rencontrée par de nombreux jeunes diplômés ultramarins : trouver un emploi qualifié sur leur territoire d’origine. Et pourtant, avec toutes les compétences qu’ils ont acquises lors de leur formation, il serait dommage de les voir partir vers l’Hexagone, laissant derrière eux leur famille et leurs amis.
En tout cas, une chose est sûre, cette proposition de loi va faire couler beaucoup d’encre, et peut-être même un peu de rhum bichique, dans les prochains jours. On attend avec impatience les réactions des différents acteurs politiques et économiques de l’outre-mer.
En attendant, on peut déjà imaginer les ultramarins qui se réjouissent à l’idée de rentrer chez eux. Ils pourront enfin retrouver leur famille, leur culture, leur langue, leur nourriture, leur musique… Bref, tout ce qui fait la richesse de leur territoire. Et puis, ils pourront enfin boire du rhum bichique (encore !) en toute tranquillité, sans avoir à se soucier de leur avenir professionnel.
Mais attention, car qui dit retour au pays ne dit pas forcément retour à la facilité. Les ultramarins devront faire face à de nouveaux défis et s’adapter aux spécificités de leur territoire. Ils devront peut-être aussi affronter les regards jaloux de ceux qui n’ont pas eu la chance de revenir.
En tout cas, on peut saluer l’initiative des députés réunionnais, qui ont su faire preuve d’originalité pour répondre à une problématique importante. Et qui sait, peut-être que cette proposition de loi inspirera d’autres initiatives similaires dans les autres territoires ultramarins.
En attendant, on peut trinquer à la santé des ultramarins, en espérant que leur retour sur leur terre natale leur apportera autant de bonheur que de réussite professionnelle. Et si jamais vous croisez un ultramarin, n’hésitez pas à lui offrir un verre de rhum bichique en signe de bienvenue. Qui sait, peut-être que ça pourrait lui donner des ailes pour réussir dans sa carrière !
