Madame Desbassyns : la riche propriétaire, la sorcière, la légende… Elle était tellement fameuse que même le Piton de la Fournaise, le volcan le plus actif au monde, en avait entendu parler !
L’histoire de Madame Desbassyns
Marie-Anne Thérèse Ombline Desbassayns était une femme qui avait tout : une immense propriété, des centaines d’esclaves, onze enfants (oui, onze !), et un mari plus âgé de vingt-trois ans. On peut dire qu’elle avait vraiment un don pour les hommes plus âgés, peut-être était-ce son secret pour la richesse ?
Après la mort de son cher mari Henri, Madame Desbassyns est devenue la maîtresse de son domaine avec une poigne de fer. Elle était apparemment une travailleuse acharnée et organisée avec une santé de fer, bien qu’elle était aussi connue pour sa ferveur religieuse intense. Elle a même construit une chapelle destinée à sa famille et ses esclaves, non loin de sa maison à Saint-Gilles-les-Hauts. C’était une femme philanthrope, appréciée de certains invités et proches politiques pour sa générosité et sa personnalité admirable.
Une personne cruelle ?
Cependant, elle a également suscité des controverses. Certains l’ont décrite comme une figure cruelle et mauvaise envers ses esclaves, tandis que d’autres l’ont admirée pour sa philanthropie.
Les récits populaires créoles la considèrent souvent comme une sorcière, associée à Gran mèr Kal ou même au Diable. Ils racontent des histoires horribles sur elle, affirmant qu’elle symboliserait « l’esclavagisme lui-même, le mauvais maître par excellence ». Certaines expressions créoles décrivent son comportement abusif, comme « Arrête, le temps de Madame Desbassyns est fini ». C’est une façon de dire qu’elle a peut-être eu du pouvoir dans le passé, mais que c’est terminé maintenant.
La légende de Madame Desbassyns
Mais le clou du spectacle est sans aucun doute la légende de Madame Desbassyns. Elle aurait été une jeune femme créole dont le mari était parti travailler dans les champs de canne à sucre. Un jour, il ne revint jamais et Madame Desbassyns a cherché désespérément son mari, allant même jusqu’à parcourir les champs de canne à sucre à sa recherche. Hélas, elle ne l’a jamais retrouvé et a fini par mourir de tristesse et de désespoir.
Depuis lors, les habitants de l’île croient que Madame Desbassyns continue de chercher son mari et que les éruptions du Piton de la Fournaise sont en réalité ses supplications pour qu’il revienne auprès d’elle. On ne peut pas blâmer la pauvre dame, qui ne voudrait pas que son bien-aimé revienne ? Bien sûr, les géologues nous diront que les éruptions volcaniques ont des causes scientifiques, mais qui sommes-nous pour les croire ?